L'Agence régionale de santé a recommandé de nouvelles analyses de détection du plomb à la suite de l'incendie de la cathédrale, à Paris
Les enfants vont être un peu tristes, mais ils devront aller à l'école lundi, car elles ouvriront toutes. "Mercredi 28 août, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris, jouait la carte de l'humour pour rassurer les parents d'élèves inquiets à l'idée que leurs enfants soient accueillis dans des écoles potentiellement contaminées au plomb à la suite de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame, le 15 avril. Brasier qui a provoqué la fusion et la dispersion de près de 400 tonnes de plomb.
L'élu affirme alors que tous les établissements scolaires publics ouvriront pour la rentrée, car " toutes les conditions de sécurité sont réunies ".
Vendredi 30 août, c'est un tout autre son de cloche qu'ont entendu les familles d'enfants inscrits dans les écoles privées proches de Notre-Dame. L'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France a recommandé de nou-velles analyses de détection du plomb dans cinq écoles du diocèse de Paris (Sainte-Catherine, Sainte-Clotilde, Saint-Jean-Gabriel, Saint-Thomas-d'Aquin, Saint-Victor). Et le rectorat a aussitôt demandé un report de la rentrée, prévue lundi 2 septembre, pour ces établissements. La Mairie de Paris n'est pas responsable de ces écoles, qui dépendent du rectorat et de différentes autorités, comme la direction diocésaine de l'enseignement catholique de Paris. Le 19 août, le père de trois enfants scolarisés à l'école Sainte-Clotilde (7e) a assigné en référé l'établissement catholique, l'organisme de gestion de l'établissement catholique d'enseignement qui le gère et la direction diocésaine de l'enseignement catholique de Paris, son autorité de tutelle.
Les trois écoliers présentaient des taux de plomb dans le sang allant de 5 µg/l à 23,8 µg/l (la valeur de vigilance est 25 µg/l d'après le Haut Conseil de la santé publique, le saturnisme se développe à partir de 50 µg/l). Le père de famille avait demandé au chef d'établissement de réaliser des prélèvements pour connaître les teneurs en plomb à l'intérieur et à l'extérieur de l'école. Devant son inaction, il a lancé une procédure de référé.
Pas de normes pour l'extérieurDepuis, l'école Sainte-Clotilde a pratiqué des tests (" partiels ", selon l'avocate de la famille, Me Coline Robert, toutes les salles n'ont pas été testées). Trois lieux présentent des taux supérieurs à la norme de 70 µg/m². " Ces trois espaces ont fait l'objet d'un nettoyage beaucoup plus particulier et soigné dès le lendemain de l'obtention des résultats, assure Jean-François Canteneur, directeur diocésain de l'enseignement catholique à Paris. Des nouveaux prélèvements - ont été - faits - le 29 août - pour évidemment contrôler que la situation s'est améliorée. "
D'autres établissements privés ont été testés. Les contrôles effectués le 21 août à l'école Saint-Catherine (5e) ont ainsi montré que les taux de plomb relevés à l'extérieur n'excèdent pas 1 000 µg/m², mais que plusieurs salles de classe affichent des teneurs supérieures à 70 µg/m², allant jusqu'à 464 µg/m². " Partout où on obtient des valeurs qui sont supérieures aux valeurs de référence, les nettoyages seront effectués jusqu'à ce qu'on retombe dans des valeurs plus acceptables ", avance M. Canteneur.
Le responsable diocésain promet que les familles et les personnels des écoles seront régulièrement informés des résultats des analyses, mais regrette le flou de la situation. S'il existe une valeur de référence sur les teneurs en plomb à l'intérieur d'une salle de classe (70 µg/m²), aucune norme ne s'applique pour les poussières de plomb présentes à l'extérieur, sur les sols de cours de récréation notamment.
Justine Guitton-Boussion