Confessions orphelines

Daniel de Roulet, écrivain suisse d'expression française, accompagne sa mère décidée à quitter le monde par suicide assisté. Le récit de ces quelques semaines de juillet se fera au travers du père de l'auteur, lui-même pasteur, décédé quelques années plus tôt. La narration pudique mais sans concession de cette mort programmée (légalement possible dans la Confédération) prend le lecteur à la gorge, qu'il soit favorable ou non à la procédure. L'auteur en profite pour régler quelques comptes avec son pays ainsi qu'avec sa jeunesse, tout en tentant d'établir une relation apaisée avec le calvinisme parental et l'athée qu'il est devenu et reste, malgré l'expérience de la fin. Ces courtes " confessions " s'inscrivent aussi dans une tradition littéraire qui met en scène des pasteurs protestants, depuis La Lettre écarlate, de Nathaniel Hawthorne (1850), et La Symphonie pastorale, d'André Gide (1919). Tendre et troublant.

Nicolas Weill

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