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Istanbul a aussi eu sa rive gauche. Le quartier de Pera – aujourd'hui Beyoglu –, qui se dressait, le long de la Corne d'or et du Bosphore, face aux palais et aux mosquées impériales, était la " ville franque ". Un petit Paris, avec ses passages couverts, ses cafés, ses restaurants où, du milieu du XIXe siècle aux années 1980, bouillonna la vie intellectuelle de l'Empire ottoman finissant puis, à partir de 1923, de la République. A l'époque, " toute une série de “petits Paris” - ont - bourgeonné autour de la mer Egée et de la Méditerranée de l'Est, terme générique de nouveauté, de modernisme, d'idées avancées, mais seul Beyoglu, par sa taille et le brassage social et intellectuel qu'il permet, peut pleinement prétendre à cette appellation ", écrit Timur -Muhidine, professeur de langue et de littérature turques à l'Inalco, traducteur et éditeur. Devenu le centre de la branchitude stambouliote, ce quartier a perdu son âme. Tout le -talent de Muhidine, l'un des grands passeurs de la culture turque en France, est de faire resurgir l'histoire aujourd'hui oubliée de ce lieu qui fut le creuset d'une bonne partie de la culture turque du XXe siècle. Marc Semo
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