Quand les milliards pleuvent, des députés UMP doutent du budget

Les députés UMP sont désorientés. Certains ont même demandé à leur collègue Gilles Carrez, rapporteur général du budget, une remise à niveau accélérée. L'objet de cette formation budgétaire, dispensée vendredi 3 octobre à Antibes (Alpes-Maritimes) en marge des Journées parlementaires de l'UMP, n'était simple qu'en apparence. Il s'agissait d'expliquer comment le gouvernement peut faire grand cas du freinage de la dépense publique dans son projet de budget et dégoter, la semaine suivante, 26 milliards d'euros : 1 milliard pour recapitaliser la banque Dexia, 5 pour le logement et 20 pour les PME.

Cette pluie de milliards qui s'est abattue sur la France, à peine apaisée la polémique sur le financement du surcoût du revenu de solidarité active (RSA) - un misérable petit milliard et demi ! -, ne fait pas que déstabiliser l'UMP. Elle peut aussi, note ironiquement un ancien ministre du budget, conduire les Français à rallier les positions d'Henri Guaino, le conseiller spécial du président de la République, et à considérer qu'il n'y a pas lieu de faire tout un plat du déficit public, s'il y a " des tas de noisettes cachés partout ".

Que nenni, a assuré M. Carrez. Le déficit reste un sujet majeur. Il ne sera creusé ni par la recapitalisation de Dexia, qui passe par des réaffectations de recettes de privatisation, ni par la mobilisation de ressources extrabudgétaires, via la Caisse des dépôts. Voilà nos députés UMP rassurés. Et mieux armés pour débattre, à partir du 20 octobre, du projet de loi de finances. Mais ils ne sont pas au bout de leurs peines. La gauche prépare ses armes. Tel Didier Migaud, président PS de la commission des finances, pointant la contradiction entre la baisse des crédits de la mission logement et les mesures de soutien à ce secteur.

Claire Guélaud

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