22.35 COMÉDIE
La Folle et Véritable Vie de Luigi Prizzoti

Il y a de la harangue et de la métaphysique, la mort armée de sa faux et des girls de revue, une chanteuse orientale et du rock gothique, un soprano travesti... Ça ne ressemble à rien et ça ressemble à tout, au cirque, à la magie, à la danse, au théâtre. Bref, au music-hall. Réminiscence des Ziegfeld Follies ou des Branquignols de Robert Dhéry, ce grand Barnum emmené par Edouard Baer et sa troupe aligne des tableaux vivants grâce à des panneaux mobiles conçus par Emmanuel de Chauvigny. Le rythme de ce spectacle, enregistré en 2006 à La Cigale, à Paris, tient du jaillissement. L'humeur est à la gaieté. Fête et extravagance.

Qui est Luigi Prizzoti, dont la vie est narrée de la naissance à la mort, ou plutôt à la résurrection ? Un jeune homme de bonne famille qui connaît une ascension et une notoriété soudaines dans le show-business ; un frimeur hâbleur et séducteur, mais aussi le double fantasmé d'Edouard Baer nourri à la comédie italienne des années 1960-1970.

Une jolie fille incarnant les chimères successives du héros sort d'une boîte écossaise, d'une cabine en vinyle, puis d'un immense paquet-cadeau. Une groupie, amante d'une nuit, reste rivée pendant trente ans à son téléphone dans l'espoir que Luigi rappelle. L'Oiseau bleu, créature de conte de fées, enseigne aux enfants le culte de l'entreprise et une morale de droite.

Ce patchwork de numéros mêle le vrai et le faux selon des procédés parodiques à l'humour quasi dadaïste. Au-delà du prétexte biographique, c'est la satire de la société du spectacle qui constitue le vrai sujet de la pièce. En somme, une fantasmagorie moraliste.

M. S.

SPECTACLE

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