Un fleuve immense, tout en lumière argentée ; un point à l'horizon, homme et pirogue entre terre et ciel ; un simple bruit d'eau : le premier plan très cinématographique d'Un fleuve humain annonce le parti pris. Le réalisateur québécois Sylvain L'Espérance signe un documentaire dans la tradition du cinéma, d'une grande beauté plastique.
Au Mali, entre les villes de Mopti et Tombouctou, la crue du fleuve Niger inonde chaque année 40 000 kilomètres de terre, sur une période de quatre à six mois. Quand les eaux se retirent, elles laissent place à de vastes pâturages et permettent une importante production rizicole. Sur le fleuve, le réalisateur se met à l'écoute des gens qui en vivent et des sons naturels de l'eau et des rives, des clapotis et des martèlements. Les différents métiers se répartissent entre plusieurs populations, chacune riche de son imaginaire, de son histoire, de ses traditions.
Le film suit en particulier cinq personnages, dont un constructeur de pirogue, une vendeuse de poissons, un berger. Ils parlent de leur métier, souvent hérité de leurs parents, avec des mots simples et touchants. Ainsi, les bergers peuls, bien qu'analphabètes, doivent apprendre à exceller dans une forme poétique traditionnelle, celle de " l'éloge aux bovins ".
C. Ba
DOCUMENTAIRE
Sylvain L'Espérance (Canada, 2007).