Une voiture a explosé, vendredi 3 octobre, à proximité du quartier général des forces russes à Tskhinvali, la capitale de l'Ossétie du Sud, tuant sept soldats russes et deux civils. Cet événement est le plus meurtrier depuis la guerre russo-géorgienne d'août pour le contrôle de l'enclave, dont l'indépendance autoproclamée a été reconnue par Moscou. Il risque de mettre à mal l'accord de paix entre les deux pays au moment où les observateurs de l'Union européenne (UE) commencent timidement à se déployer.
Le ministère russe de la défense a immédiatement jeté la responsabilité de " l'attentat terroriste " sur les autorités géorgiennes, accusées de vouloir " saper l'accord Medvedev-Sarkozy ", qui prévoit le retrait des forces russes de Géorgie d'ici au 10 octobre. Tbilissi a démenti toute implication, dénonçant " une provocation visant à maintenir les forces russes en Géorgie ". Le chef de la " mission de paix " russe en Ossétie, le général Marat Kulakhmetov, a raconté à la presse que deux voitures contenant des armes et des grenades avaient été confisquées ces jours-ci par ses hommes " dans un village géorgien ". Les voitures, dotées de " plaques minéralogiques géorgiennes ", ont ensuite été amenées au quartier général des forces russes. Plus tard, l'une d'elles a explosé.
La Géorgie est mise en cause par Moscou. Mais à Tbilissi, le récit des autorités russes soulève de questions. Pourquoi les explosifs n'ont-ils pas été découverts imméditatement ? Pourquoi avoir garé ces voitures à proximité du QG ? La possibilité que des voitures géorgiennes contenant des explosifs puissent circuler en Ossétie du Sud, où personne ne peut pénétrer, pas même les observateurs de l'UE, intrigue également. Tous les Géorgiens d'Ossétie du Sud ont été chassés pendant le conflit.
M. Jé.