Le renouvellement doit faciliter la miseen uvre des priorités gouvernementales
Le candidat Macron avait prévenu que, devenu président de la République, il -appliquerait le " spoil system " à l'américaine, c'est-à-dire qu'il procéderait à des changements dans la haute fonction publique pour désigner des profils en accord avec sa politique. Huit mois après son élection, une série de départs et nominations vient concrétiser cette volonté dans le monde du logement.
Laurent Girometti, directeur de l'Habitat, de l'urbanisme et des paysages (DHUP) depuis juillet 2014, serait sur le départ pour prendre la direction de l'Etablissement public d'aménagement de Marne-la-Vallée. Diriger la DHUP est un poste stratégique à l'heure où s'écrit la future loi logement, et difficile, écartelé entre deux ministres, Jacques Mézard et Julien Denormandie (ministre et secrétaire d'Etat à la cohésion des territoires) aux champs d'action mal définis. Jean-Martin -Delorme, actuellement directeur régional d'Ile-de-Francede l'hébergement et du logement à la préfecture, pourrait lui succéder.
Mobiliser le parc privéJacques Mézard remanie par ailleurs son cabinet et en profite pour désigner ses ex-collaborateurs à des fonctions-clés. Sa directrice adjointe de cabinet, Valérie Mancret-Taylor, vient d'être nommée à la direction de l'Agence nationale de l'habitat (Anah), cruciale pour mobiliser le parc privé pour loger des publics modestes et lutter contre la précarité énergétique, deux priorités du gouvernement. Cette ancienne architecte connaît bien l'Anah pour y avoir uvré avant 2003. Elle succède à Blanche Guillemot, à la tête de l'agence -depuis trois ans après avoir été -collaboratrice de l'ex-ministre du logement de Cécile Duflot.
Valérie Mancret-Taylor est remplacée au cabinet du ministre, par Jérôme Masclaux, venu de la direction du logement de la Ville de -Paris. Un va-et-vient entre administration parisienne et ministères assez classique.
Le remue-ménage a lieu aussi au cabinet de Julien Denormandie. Son conseiller logement, Olivier Weiss, normalien, a, depuis le 15 janvier, été exfiltré vers la direction des prêts du fonds d'épargne de la Caisse des dépôts. Il est remplacé par Rachel Chane See Lu, venue de la SNCF immobilier et ancienne de la DHUP.
Un changement de tête est aussi en vue de la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS), un enjeu important dans la réforme des HLM, cet organisme étant chargé d'organiser la péréquation financière entre bailleurs sociaux. Sa directrice depuis 2008, Catherine Aubey-Berthelot, énarque, n'a pas été reconduite, son mandat ayant expiré en novembre. Elle doit assurer l'intérim jusqu'à l'arrivée de son successeur.
La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, créée en 2005 pour récolter et redistribuer la contribution de la Journée de solidarité, a, depuis septembre, une nouvelle directrice, Anne Burstin, inspectrice générale des affaires sociales. La Caisse nationale d'allocations familiales, qui a la lourde tâche de mettre en uvre la réforme des aides au logement, a vu, elle, arriver en novembre son nouveau directeur général, Vincent Mazauric (ENA, Sciences Po), en remplacement de Daniel Lenoir, qui aurait aimé poursuivre sa mission.
Le directeur général de l'Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols), Pascal Martin-Gousset, est l'un des rares à avoir été confirmé. Il s'était montré assez critique envers " l'entre-soi confortable " du monde HLM et les coûts de gestion du logement social, une argumentation reprise par le gouvernement pour justifier ses coupes budgétaires.
Isabelle Rey-Lefebvre